Quelles sont les causes et les conséquences sociales de l’anorexie ?
Socialisation primaire
Famille
La famille est la première instance de socialisation d’un individu car c’est la première influence qui est exercée sur lui. Elle lui apprend les normes, les valeurs, et les comportements à adopter au sein de la société autrement dit un rôle social. C’est donc par sa famille que la personne se créé une vision du monde. L’anorexie peut venir suite a un drame de famille, comme le divorce des parents, le décès ou la maladie d’un proche… Certaines personnes deviendront même anorexiques pour ne pas ressembler à un membre de leur famille en surpoids.
Nous pouvons prendre comme exemple Isabelle Caro Souffrante d'anorexie mentale depuis ses treize ans à cause d'une enfance difficile, Isabelle Caro était un symbole de ce trouble des conduites alimentaires depuis 2007 où, photographiée nue par Oliviero Toscani dans le cadre d'une campagne italienne contre l'anorexie (No Anoressia), elle suscita la polémique. Elle pesait alors 31 kg pour 1,64 m; la publicité a été censuré car elle a été publié volontairement en même que la semaine du défilé de Milan, le but de cette photo était de « choquer pour sensibiliser les consciences ». La photographie avait été par la suite affichée, notamment en France.
La mère d'Isabelle s'est suicidée peu après la mort de sa fille, le 7 janvier 2011. Dans sa dernière interview, Isabelle Caro confiait que son mal-être venait de la surprotection de sa maman, dépressive depuis qu'elle était âgée de 4 ans :
"Nous ne sortions jamais. Je pensais que j'étais laide, que j'étais un monstre, et qu'elle n'osait pas me montrer. Elle me couvrait le visage d'écharpes pour me sortir. (...) J'étais la seule chose de l'amour de cet homme qui l'avait quittée. (...) J'aime ma mère plus que tout. Je le sais, c'est paradoxal, mais je continue à l'aimer. Trop, même. Rien que de vous en parler, j'en ai les larmes aux yeux. J'ai vu ma mère porter une bouteille de gaz de 35 kilos. Elle m'a dit : '35 kilos, c'est énorme, tu te rends compte, ça me casse le dos !' J'avais 12 ans et pesais 39 kilos. Je me suis alors dit : 'Je suis obèse, il faut que je perde du poids.' A l'adolescence, j'étais encore une petite fille pour elle. Elle ne m'a rien expliqué. Je voulais juste arrêter ma croissance."
avait-elle confié au magazine France Dimanche.
Elle est morte à l'hôpital Xavier-Bichat de Paris le 17 novembre 2010 au retour d'un voyage professionnel à Tokyo.
La maladie de l'anorexie mentale oblige souvent les filles a mentir à leur parents lorsqu'elle prennent le repas avec eux. Pour éviter de manger, elles doivent inventer des mensonges tels que "je n'ai pas faim", "j'ai mal au ventre" ...
De plus en plus vite, elles ne ressentent plus le besoin de manger, leurs estomacs retrecissent et certaines developpent même une hantise des kilos et de la nourriture.
Ecole
Leur place dans l'école
Souvent les filles commencent un régime pour etre comme les autres, parce qu'elles se sentent mal dans leur corps et qu'elles pensent qu'il y a "trop" quelque part. Elles veulent être dans les normes, et comme la société voudrait qu'elles soient. Pour les jeunes anorexiques, à l'école, et surtout à l'adolescence, elles sentent qu'elles ne sont pas pareilles et l'écart et l'isolement se créé. Parfois même, l'anorexie est déclencée au lycée, né de remarques de camarades sur un surpoids, ou une différence, qu'elles interprètent comme une insulte, une moquerie. Suite à ces évenements, c’est généralement au moment où l’anorexie est traitée que s’aménage le cadre scolaire. Dans ce contexte, les jeunes anorexiques ou boulimiques ont une prise en charge multidisciplinaire : un suivi nutritionnel et diététique, une psychothérapie individuelle et/ou familiale et souvent une prise de médicaments. Les objectifs du traitement sont de prévenir les rechutes, d’éviter l’alternance d’épisodes d’anorexie-boulimie et de limiter l’isolement affectif, relationnel et social qui contribue à la sévérité du pronostic. Bien sur, cela nécessite une écoute de qualité avec le jeune lors du travail en classe et des rencontres avec les parents, la mise en place d’un Projet d’accueil individualisé (PAI) formalise les conditions d’accueil optimales de l’élève : possibilité de prises de médicaments sur le temps scolaire, aménagements si nécessaire de l’emploi du temps pour favoriser l’accès aux consultations de suivi médical et psychothérapeutique, éventuelles adaptations en EPS.
EPS
En effet, il est très difficile de réperer une anorexique dans un milieu scolaire du fait du déni de leur pathologie et du fréquent « camouflage » de la maigreur réalisé par la superposition de vêtements amples. Il arrive que ce soit l’enseignant d’EPS qui, le premier, constate la maigreur, si l’élève accepte d’adopter une tenue de sport qui découvre la réalité de son physique. Un refus (qui peut avoir d’autres causes) doit alerter l’enseignant.
En EPS, pour les jeunes anorexiques, il faut considérer, d’une part, leur hyperactivité physique qui peut les conduire à « surinvestir » toutes les activités physiques, dans un objectif de contrôle du poids ; d’autre part les carences dues à la dénutrition, qui entraînent une moindre résistance à l’effort malgré l’apparente hyperactivité.
En cas de doute, il convient de signaler ces élèves à l’attention de l’infirmière et/ou du médecin scolaire.
Pour conclure, on peut dire que l'aide de la communauté scolaire aidera le jeune à gérer ou dissiper des craintes à l’égard du regard d’autrui. Il s’agit d’accompagner l’adolescent dans un processus de réintégration scolaire et sociale et d’envisager avec lui, si nécessaire, les modalités de son retour à la cantine. Par ailleurs, le chemin vers la guérison passe souvent par une diminution des tendances perfectionnistes, en particulier dans le travail scolaire.
Groupe de pairs
Bien que la jeune fille anorexique réussisse bien au niveau scolaire, cela ne la rend pas davantage populaire au sein des groupes de pairs? En effet, l’anorexique restreint de plus en plus ses contacts sociaux et se retire éventuellement de toute activité sociale. En plus du désir de maigrir, surgit aussi le désir de maigrir plus que les autres, de réussir mieux que les autres, d’être différente et supérieure aux autres et de montrer aux autres qu’on n’a pas besoin d’eux. Dans un tel contexte, l’isolement progressif de la personne souffrant d’anorexie s’explique facilement. Sur le plan social, on ne peut négliger l’importance du repas partagé. Dans la plupart des civilisations, le partage d’un repas constitue un geste essentiel, comme l’hospitalité, sur lequel se fondent des relations humaines et le sentiment d’appartenance à un groupe. Or, éviter de manger ou sauter des repas en société semblerait entraîner implicitement un isolement social. L’anorexique a tendance à s’isoler en général mais plus particulièrement de tous ceux qui veulent l’aider. De plus, comme la personne ne fait pas confiance aux autres, il est normal pour elle de cesser la fréquentation de ses pairs. L’apparence physique et l’attitude intransigeante et perfectionniste de la personne anorexique l’éloignent de ses amis. Il arrive que cela éloigne non seulement les amis mais également le conjoint de la personne anorexique, qui n’en peut plus de voir son partenaire agir ainsi. Les effets secondaires de la malnutrition, tels que la maigreur exagérée, peuvent susciter chez son entourage des questions gênantes auxquelles l’anorexique cherchera désespérément à échapper. D’où son désir de plus en plus grand d’isolement, lequel est renforcé aussi par de la culpabilité et de la honte face à elle-même.
Campagne télévisée d'une association anglaise luttant contre l'anorexie.
Socialisation secondaire
Medias
Presse écrite
Dans la société actuelle, l'individu est socialisé d'autre part par les médias. C'est la socialisation secondaire. Aujourd'hui, des publicités à la télévision, des magazines de mode et cette obsession des journaux féminins à inciter les lectrices à ressembler aux mannequins souvent bien trop maigres et retouchées présentées dans ces médias, mettent en danger la santé des consommateurs. Les adolescentes vouent un culte à leurs idoles des magazines qu'elles ne veulent pas croire photoshopées et maigrissent dans le but d'être comme elles. L'Etat essaye de lutter contre cette incitation à l'affamement mais seulement l'Espagne, la France et l'Angleterre ont mis en place des lois. Par exemple une loi est mise en place le mardi 15 avril 2008 qui stipule " Le fait de provoquer une personne à rechercher une maigreur excessive, en encourageant des restrictions alimentaires prolongées ayant pour effet de l'exposer à un danger de mort ou de compromettre directement sa santé, sera puni d"une peine maximum de deux ans d'emprisonnement et de 30.000 euros d'amende." La peine est remise à trois ans et 45.000 euros d'amende si la personne concernée vient à en mourir En effet, les agences n'hésitent pas à faire pression sur leurs mannequins pour qu'elles maigrissent alors que celles ci affichent 45kg pour 1m70.
On peut voir ici que certains magazines n'hésitent pas à faire des hors-séries consacrés aux régimes, aux nouvelles idées pour mincir et mettent en photo des filles seules (pour que les lecteurs ne se concentre sur rien d'autre) et souriantes, heureuses. Cela à pour but de montrer quand lorsque l'on est mince, voire maigre, on se sent mieux dans sa peau, libre, on aime le regard des autres. Les maquettistes utilisent une police de caractère et des couleurs vives pour que les titres et slogans sautent aux yeux des consommateurs. "Femme Actuelle" est l'hébdomadaire le plus lu en france, et sait donc que beaucoup de lectrices suivront ses conseils mais ne se demandent pas si ceux-ci auront un impact sur la santé de chacune.
Le plus aberrant est un numéro du magazine "santé magazine"
On remarque la diffèrente entre la police utilisée pour "éviter l'anorexie chez les ados" et "Maigrir en se régalant". Cette couverture montre que dans la société actuelle, vendre ses produits et faire consommer la population est plus important que de la prévenir de certains dangers.
Internet
Les internautes créent des groupes d'appartenances et échangent leurs idées. Ces groupes sont appelés communautés, l'exemple même de ses sites est la communauté "pro-ana". "Ana" est une allégorie de l'anorexie mentale. Leurs créatrices prônent le culte de la maigreur, en donnant des conseils et astuces pour perdre du poids. Elles affichent avec fierté leur 45 kg pour 1m70.
De plus, il existe aussi des sites sous forme de jeux, qui s'attaquent aux plus jeunes, comme "ma bimbo". Au début de ce jeu, il leur est donné une 'bimbo" avec sa corpulence et l'idéal de poids à ne pas dépasser ainsi les internautes doivent surveiller le poids, s'il est trop élevé, il faut lui donner des médicaments et "sport à volonté". Les jeunes filles sont plongée dans le culte de la minceur dès un âge ou elles ne devraient pas y prêter trop attention.
La télévision
De nos jours, la télévision est très regardée par les adolescents qui retiennent toutes sortes de publicités, à force de rester des heures devant. C'est pour cela que c'est un média qui permet de faire passer des messages, seulement ces derniers ne sont pas forcément bons à retenir.
En effet, il existe de plus en plus de publicités sur des aliments permettant de mincir ou de ne pas prendre du poids, comme les produits Special K qui assurent une silhouette mince avec un régime à base de céréales. Seulement cette image peut avoir une influence négatice sur les adolescents qui retiennent ces informations et cela peut les pousser à l'anorexie. A force de montrer des corps sans défaut, dans les films, séries télé, cela provoque chez l'adolescent des envies de ressembler a ces acteurs souvent retouchés.
Publicité
Dans cette publicité, on peut voir une femme de corpulence normale qui regarde des jeans pour en choisir un. Lorsqu'elle souhaite regarder la taille du jeans, au lieu de voir une taille normale telle que "36" ou "38" elle voit "taille confiante", "taille waouh", "taille audacieuse" ... Elle finit par choisir le jean "taille radieuse", et, quelques instants plus tard, on entend le slogan : "Avec Special K, on prend soin de soi, et à nous la taille radieuse !", ce slogan fait passer un message comme quoi si l'on se lance dans un régime a base de spécial K, on aura une taille "radieuse", ce qui incite fortement les adolescentes à consommer des céréales Spécial K (voir à ne consommer que ça).
Pourtant le créateur Karl Lagerfeld nie tout rapport entre la mode et l'anorexie mais ajoute par la suite, qu'il vaut mieux être anorexique que "grosse".
"Ce sujet frise le ridicule. Personne dans la mode ne travaille avec des filles anorexiques. Cela n'a rien à voir avec la mode. Les gens anorexiques ont des problèmes avec leur famille." ou encore " Il y a moins d'1% de filles anorexiques. Mais en France, il y a 30% de filles en sérieux surpoids. C'est beaucoup plus dangereux pour la santé. Regarder la télé en mangeant de la malbouffe, ça c'est dangereux. Les mannequins sont maigres oui, mais elles ne sont pas "si" maigres."
Selon lui, le surpoids serait le vrai problème des filles et il serait provoqué par la junk food, très "à la mode" chez les jeunes. Mais son aversion pour le surpois ne s'arrête pas là, il donne une interview au quotidien Américain "Metro" et ne peux s'empêcher de juger par le physique. " Le truc du moment c’est Adele. Elle est un peu trop grosse, mais elle a un beau visage et une voix divine." Ici le créateur note d'abord la taille de la chanteuse qui pèse 75.5 kg pour 1m75 avant de parler de son immense talent récompensé plusieurs fois aux Grammy Awards.